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Les vrais représentants du peuple

L’implantation d’une démocratie directe présente un défi systémique important : si on éliminait les partis politiques, qui pourrait alors représenter le peuple dans le processus d’une gouvernance populaire?
Dans le système électoral actuel, les partis politiques sont conçus pour limiter le choix de la population entre des représentants d’une seule et même entité, dont le but est de préserver un système ploutocratique, bien tapis derrière le rideau de la politique. Or, si nous devions mettre un terme éventuel aux partis politiques, il faudrait créer de toutes pièces un nouveau système de représentativité du peuple, si on ne voulait pas se retrouver dans un chaos anarchique le plus total!
Imaginez que nous gardions la carte actuelle des circonscriptions du Québec, pour s’assurer de poursuivre le principe de la représentativité régionale : chaque circonscription pourrait élire un représentant populaire apolitique, sans aucune attache de nul parti politique, avec le seul mandat de représenter les intérêts de la population. Ainsi, il faudrait désigner des gens dont les qualités de jugement, d’empathie populiste et de créativité supplanteraient les qualifications professionnelles, même si elles sont un atout indéniable. Afin d’éviter de couteuses et fréquentes élections, ce représentant pourrait rester en poste aussi longtemps qu’il fait un bon travail, mais serait éjecté dès qu’il n’apporte plus rien, ou soit soupçonné de corruption, par exemple.
Une avenue intéressante verrait chaque circonscription représentée par un petit comité de citoyens élus plutôt que d’un représentant unique, dont les compétences et qualités seraient complémentaires entre eux, en plus d’être intimement liés aux enjeux précis de chaque région. Par exemple, les enjeux des représentants de Montréal ne sont pas les mêmes que ceux de la Beauce, et tout comme un comité montréalais pourrait comporter un urbaniste en ses rangs, un agronome serait plus approprié au sein d’un comité beauceron!
Pour régler le problème de l’impartialité de nos représentants, plusieurs ont imaginé un tirage au sort pour choisir les représentants du peuple, un peu comme on compose le jury d’un procès au criminel. Bien que la formule soit originale, il nous semble plus approprié que chaque personne choisie doit vraiment vouloir faire ce travail, et offrir les qualités requises pour le faire. De plus, l’utilisation du boulier de Loto-Québec pour la composition de notre Assemblée Nationale nous enlèverait sans doute la chance de pouvoir être représentés par les meilleurs cerveaux disponibles.
Pour terminer, on pourrait imaginer un comité citoyen externe chargé de veiller au travail de nos représentants, comme un «ombudsman de l’efficacité», puisque le soutien ou le désaveu de nos représentants pourrait se faire en même temps que nos choix et réponses aux lois proposées en chambre par ces premiers véritables représentants du peuple.

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